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MOTUS PROPIO
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14 mars 2019

du Maalouf Messieurs, ou rien !

Je ne croyais ne plus rien valoir. Mais finalement, c'est votre faute Messieurs. Vous n'êtes que des impuissants. Bander, ca oui vous savez. Il ne s'agit pas de ça. Mais attendre. Attendre que l'on ne puisse plus attendre. C'est trop vous demander? Alors il suffit d'un petit gémissement pour vous permettre de croire que vous avez duement accomplie votre tâche? C est limite pathétique, Messieurs. Limite grotesque.

La responsable en première instance ? Votre culture de merde.  Vous avez des idées, des velleités mais vous en avez honte. Alors vous vous arrétez, honteux d'avoir oser. Puis l'idée vous revient et vous recommencez, mais c'est décousu, désordonné. C'est nul.

Vous devez jouer une symphonie Messieurs, ou mieux encore, reprendre les mouvements de la Nouba, ou ceux du Maalouf. Car non, on ne va pas vous demander de durer 24 heures.

Et je vous explique au cas où, enfin inspirés, vous décideriez de vous informer et de chercher un mode d'emploi, un manuel, un tuto, quoi !

Tout doit commencer par un prélude (1). L'amour c'est comme le reste, ça a un début et une fin. Et si possible quelque chose entre ces deux extrêmes. Le prélude est un morceau instrumental, qui peut être arythmique, car il permet de vérifier l’accord des corps. A ce niveau, on ne vous demande pas de prouesses. Quelques dausses notes sont permises. On les mettra sur le compte de la nouveauté.

Ensuite vient la Touchiat (2). C'est une ouverture instrumentale, rythmée, construite avec des motifs qui se déroulent et s’enchevêtrent dans un mouvement uniforme andante jusqu’à la finale où le mouvement est plus rapide en allegro pour finir sur un point d’orgue. Elle permet aux amants de se préparer à la nouba. Ce n'est pas la nouba en soi. A la fin de cette étape, la jouissance doit être rapide. Il ne s'agit pas de kiffer là, mais de se vider un peu d'un surplus d'énergie. En général à cette étape, vous vous considérez satisfaits alors que c'est maintenant que ça commence vraiment avec le Meceddar (3).

La mélodie devient ample, noble, envoûtante. Elle doit être exécutée en chœur sur un mouvement qui permet d’élever les corps vers l’abstraction et les cœurs vers des émotions quasi métaphysiques. Si au touchiat c'est l'animal qui s'exprimait, maintenant c'est l'Homo Sapiens qui doit laisser parler son corps pour accéder de manière sophistiquée au Betaihi (4).

La mélodie est moins lente qu'antérieurement, avec une alternance de chant et d’instrumentation. L'accélération est progressive. La mélodie reprend sur un mouvement alerte (scherzando) et gai. La complicité à ce moment est de mise. On doit désacraliser les moments antérieurs et ceux qui arrivent. Comme si on en avait honte. Mais la honte partagée et complice est plaisante. Puis on doit devenir brutalement aussi lent que le Meceddar pour ne pas terminer avant la fin. Pas d'arrêt, oh malheureux, pas de jouissance ni d'emission intempestive de votre précieuse semence. Effectivement, cela demande du contrôle. Mais on n'a plus 15 ans !

On peut passer au Derdj (5). La lenteur adoptée au 4ème mouvement peut s'accompagner là, de complaintes, avec alternance du chant et de l’instrumentation.

C'est alors que survient l’Inciraf (6). Lentement mais surement, comme un cheval qui sent l'écurie, le rythme s'accélère à nouveau. La concentration sur la plaisir est de mise. Concentration sur son plaisir, et sur celui de l'autre. Il n'est pas acceptable de galoper seul. C'est un mouvement accompagné qui cherche comme dans le prélude un accord des deux corps.

Arrive enfin le Mokhlas (7).
La nouba touche à sa fin. C’est un air au rythme vif qui va en s’accentuant pour finir sur un point d’orgue, un abandon définitif qui fera de vous, Messieurs, des artistes de l'Amour.

Et à mon âge, Messieurs, nous valons encore beaucoup. Mais nous avons besoin d'artistes. On ne joue pas sur un vieux Stradivarius comme on joue sur un violon de débutant car un violon performante exige un violoniste tout autant performant.

Alors en cas d'échec, n'oubliez pas que ce n’est pas le violon qui détermine la mélodie. C’est le musicien qui pourra en faire sortir la couleur musicale recherchée grâce à sa formation et au contrôle qu’il exerce sur l’instrument.

Le violon qui donnera la meilleure sonorité quand vous le jouez, sera celui qui correspond le plus à votre niveau de jeu et à votre personnalité.

Tout commence donc par vous et finira par vous. Et si le Maalouf n'est pas de votre niveau, il est inutile de m'inviter à un simple café, fut-il turc.

 

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