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MOTUS PROPIO
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31 octobre 2010

Triste Liban

“Je l’imaginais différente, arabe et fière de l’être. (…) Ce n’est qu’une ville indéterminée, plus proche de ses fantasmes que de son histoire, tricheuse, volage, décevante comme une farce. (…) Il y a dans sa désinvolture une insolence qui ne tient pas la route. Cette ville ment comme elle respire. Ses airs affectés ne sont que des attrape-nigauds. Le charisme qu’on lui prête ne sied pas à ses états d’Ame ; c’est comme si l’on couvrait de soie une vilaine flétrissure. (…) » « Ce qu’elle sanctifie le matin, elle l’abjure la nuit ; ce qu’elle revendique sur la place, elle s’en préserve sur la plage, et elle court après son malheur comme une fugueuse aigrie qui pense trouver ailleurs ce qui est à portée de sa main ». Ainsi décrit Yasmina Khadra la ville de Beyrouth. Et l’on sait que les capitales présagent du climat du pays dans son entier. Rien d’étonnant que le Liban soit devenu le pays de la chirurgie esthétique. On s’y déplace de tous les pays arabes avoisinants pour s’y refaire la face. Parce que là tout n’est qu’apparence et culte de l'image. Il suffit d’y voir ses jeunes qui ne jurent que par la marque de leur paire de lunettes, par le cylindrer de leurs voitures à bord desquelles ils friment pathétiquement. Les radios de leurs bolides font comme les habitants. Elles hurlent mais ne disent rien. Le volume n'existe pas pour faire passer un message mais pour montrer comme on est beau, comme on est riche. Shoufouny ya ness (regardez-moi, les gens). Ils ont vécu les plus grands cauchemars mais continuent de se vouer à leurs saints ennemis : la Syrie et l’Iran. Le Liban était la Suisse du Moyen orient, il en est devenu la Sudète. A force de se vendre comme une putain, il n’est plus maître de son destin mais feint l’arrogance et l’orgueil. Le Liban est à l’image de son chef d’Etat, capable de serrer la main de l’assassin de son père. Qu’y a-t-il de pire dans l’avilissement que de souiller la mémoire de son géniteur ? Certes, elle attire encore quelques arabes du Maghreb qui croient y trouver un juste équilibre entre la tradition et la modernité, entre l’orient et l’occident. Mais quelles recrues ! Des arabes honteux de leurs origines, qui voudraient bien être italiens ou français mais qui n’ont pas les moyens de leurs prétentions et se jettent dans ce paradis de faux semblants pour donner un sens à leur vie superficielle. Que la honte se dessine sur votre visage, comme vous dîtes. Vous n’êtes plus que les marionnettes du monde, les prostituées de Babylone. Et vous finirez comme elles, dans une caisse au fond du grenier ou dans les oubliettes de l’histoire.
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