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MOTUS PROPIO
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24 juin 2008

LETTRE OUVERTE A NOS PAUVRES COMPAGNONS DE ROUTE

     Venez vous reposer de votre quête sans succès sur le creux de nos ventres, venez admirer les embryons d’impureté germer loin de vos caresses ! Venez sentir l’âcre parfum du vice et de la décadence qui embaume nos jardins solitaires ! Attrapez nos rêves qui forment sous nos couvertures un ballet de verges insatiables sans visage et sans nom.
     Assez de cette ‘culture’ qui nous rend coupable d’avoir un corps que nous n’avons ni voulu ni souhaité, et qui nous a été donné sans prendre notre avis.
D-ieu me dites-vous ? Serait-Il assez stupide pour    nous donner des armes et de nous  interdire ensuite de nous en servir ? Non, ne vous cachez pas derrière Lui. Il n’y est pour rien. Vous Le rendez responsable des interdits que vous inventez au nom de certaines ‘valeurs’ pour compenser vos impuissances à satisfaire.
     Penser aux torrents de règles, de coutumes, de réflexes et d’habitudes ne suffit pas pour vous retenir d’ensevelir vos sexes parce que la nature est plus forte que votre tradition, plus forte que vos pères, pêcheurs actifs mais moralistes à deux balles, bourreaux obsédés, voleurs d’extase.
     Vous cousez nos déchirures pour empêcher le sang de couler. Mais une blessure ne se ferme qu’enduite d’onguent que seule votre semence peut imiter.
     Pensez-vous sérieusement qu’un voile puisse faire taire nos ardeurs ? Croyez-vous sincèrement, comme l’autruche, que ce que vous ne voyez pas n’existe pas ?
     Imaginez-vous une seule seconde que l’encre carmin sur le drap nuptial est une garantie de moralité et de pureté ? Regardez plutôt nos âmes ! Elles sont aussi gangrenées que les vôtres. Sondez nos esprits au lieu de vous engouffrer amers et coupables dans nos cavités avides.
     Si nous fermons nos yeux ce n’est pas pour ne plus vous regarder mais pour ouvrir nos pensées à la pénétration non pas par un autre mais par des dizaines d’autres, lesquels, autour, dessus, dessous la déesse Aphrodite, sauront par leur nombre, et seulement par leur nombre, faire taire nos ventres affamés par tant d’hypocrisie et de mensonges.
     Après quelques râles et halètements pathétiques, et comme dans les sit'com de mauvais goût, nous voyons apparaître, sur nos écrans truqués, la formule "à suivre" alors que nous nous surprenons à toujours espérer un long métrage. Repus et épuisés par ce frugal repas, vos visages  arborent un sourire d'auto-satisfaction qui nous désole.
     Alors pour ne pas mentir, nous feignons le sommeil pour ne pas avoir à répondre à l'éternelle question parce que, non Messieurs, nous ne sommes pas HEU-REUSES!

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